14 août 2006

La Mare au Diable, de George Sand




Résumé

Devenu veuf prématurément, Gemain ne supporte plus la solitude, sans compter qu'il a trois jeunes enfants privés de l'affection d'une mère aimante et attentive.
Poussé par son beau-père, le jeune laboureur décide d'aller demander la main d'une veuve fortunée d'un village voisin. La petite Marie, une jeune fille de 17 ans, fait voyage avec lui, dans le but de rejoindre une ferme, non loin de chez la veuve, où on lui a proposé une place.
Alors qu'ils font route accompagnés du fils de Germain, Petit-Pierre, ils s'égarent dans les bois non loin de la Mare au Diable, dont ils ne parviennent à trouver tout d'abord l'issue. On dit ce lieu ensorcellé, et Germain et Marie commencent à ressentir peu à peu les effets de l'enchantement.
Mon avis
Voilà des années que je n'avais pas ouvert un George Sand. Le dernier en date était "François le Champi" que j'avais moyennement aimé. Après la lecture de Sarn, je n'ai pas pu m'empêcher de me replonger dans l'univers de George Sand. On y retrouve les bons sentiments et la vie simple campagnarde, le dur labeur et la juste récompense de l'effort. On ne se pose pas trop de questions, parce que l'on vit simplement et honnêtement, parce qu'il fait bon vivre malgré le travail, et que l'on se contente du peu que l'on a. Si d'autres sont dans la misère, on trouve toujours une solution pour s'entraider. C'est dans ce monde qu'évolue Germain, un courageux laboureur, veuf avec trois jeune enfants. Quand on lui conseille de se remarier avec une riche veuve, Germain obéit à contre-coeur, mais se soumet pour le bien et le contentement de tous. Marie, de plus de dix ans sa cadette, l'accompagne dans le voyage qui le mène vers son hypothétique fiancée...
Les bois maudits qu'ils traversent et qui les retiennent, font comprendre à Germain que le bonheur n'est pas forcément là où on l'attend...


Lady Susan, de Jane Austen

Le résumé

Lady Susan, veuve plutôt joyeuse et scandaleuse, vient s'installer chez son frère Charles. Arrivée depuis peu, celle-ci se met en tête de séduire Réginald, le beau-frère de Charles. Malgré sa réputation, Lady Susan parvient à gagner l'amitié de Réginald, alors abusé par ses manières et sa conversation agréables... Réginald se laissera-t-il abuser, ou finira-t-il par voir clair dans le jeu de la dame ?

Mon avis :

Lady Susan est un récit épistolaire plein d'humour et de fantaisie ! On ne s'ennuie jamais, on parcourt les lettres des différents protagonistes avec délice, on s'empresse de connaître les différents points de vue, les rebondissements, et on a hâte de savoir si finalement la séduisante Lady Susan va enfin se faire démasquer !!!



Sarn, de Mary Webb

L'histoire se déroule dans une contrée reculée de la campagne anglaise, et plus précisément près de l'étang de Sarn, où tout semble l'écho des malédictions et des légendes ancestrales. Sarn est aussi le nom d'une ferme et d'une famille qui paraît elle aussi sobir les tristes influences du lieu. Après avoir 'provoqué' la mort de son père, l'ambitieux et cupide Gédéon Sarn prend la direction de la ferme, asservissant ainsi sa mère et sa soeur, la douce et intelligente Prue, défigurée par un bec-de-lièvre. A force d'avarice et de travail à outrance, Gédéon condamnera chacun à un sort funestre, risquant un bonheur qu'il finira par perdre en même temps que la raison.


Mon avis :


Il est extrêmement difficile de résumer ce magnifique roman de Mary Webb. Le résumé que j'ai tenté de faire parle essentiellement de Gédéon, personnage "moteur" de l'histoire, alors qu'il s'agit d'un récit fait à la première personne, sous la forme d'un journal tenu par Prue Sarn, la soeur de ce dernier. Cette histoire est tout d'abord le récit d'une longue descente aux enfers, celle de Gédéon, personnage extrême et borné, qui condamne et asservit tous ceux qui l'entourent. Prue, grâce à sa force morale et son intelligence, sera la seule à survivre, tandis que tous les autres verront leur existence détruite, sans avoir osé agir. Prue, défigurée par un bec-de-lièvre, alors considéré comme une malédiction, voit son existence condamnée, elle aussi, dans cette asservissement absurde, jusqu'à l'arrivée du tisserand, Kester Woodseaves, qui passera outre les préjugés et les apparences.
Sarn est un roman que l'on n'oublie jamais... Mary Webb décrit la campagne, la nature, les animaux, et les eaux noires de l'étang de Sarn, dans une langue simple et délicate. On sort profondément ému de cette histoire, marqué à la fois par la beauté et la cruauté des sentiments, par la folie de Gédéon, par la douceur de Prue...
A lire, et à relire !