29 octobre 2013

Haut-Royaume : Tome 1 : Le Chevalier, de Pierre Pevel

"Un homme. Un royaume. Un destin."
"Il avait nom Lorn Askariàn. Certains disent que le malheur arriva par lui et d'autres qu'il fut celui par qui tout fut sauvé. Dans ses veines coulait le sang noir des héros condamnés."

Quatrième de couverture du Tome 1 du Haut-Royaume, Le Chevalier.


Je ne suis pas ce que l'on peut appeler une aficionado de littérature héroïc-fantasy. Les batailles, les monstres et les héros musclés ne sont, en général, pas ma tasse de thé.

Et pourtant, ce premier volet de la nouvelle saga de Pierre Pevel (auteur bien connu des Lames du Cardinal), intitulée Haut-Royaume, a retenu mon attention dans les rayons de la librairie, pour l'esthétisme irréprochable de sa couverture aux teintes noir et argent, et pour la magnifique accroche du quatrième de couverture. Dès les premières lignes, j'ai été emporté par le style extrêmement plaisant de l'écriture, assez directe, sans pour autant faire abstraction d'une certaine poésie. L'auteur a l'art, en quelques phrases, quelques mots seulement, d'immerger le lecteur dans le monde impitoyable et cruel dans lequel il a choisi de mener son héros. Son personnage principal est évidemment l'atout majeur de la saga. Ancien chevalier chargé de protéger le trône et le Haut-Roi, Lorn Askariàn est envoyé à la prison de Dalroth pour haute trahison. Après y avoir passé trois ans d'enfer et de torture, il est innocenté et réhabilité. Cependant, Lorn a été contaminé par l'Obscure, l'essence même du mal, qui prend possession des corps et des âmes, les rendant fou, et les conduisant un jour ou l'autre à la mort. Une fois contaminé par l'Obscure, les êtres sont, à moyenne ou brève échéance, perdus. Mais Lorn survit, malgré ses crises de folie et de violence, et malgré la corruption de son âme. 
Ainsi, l'ancien héros, le chevalier blanc qu'il était par le passé, n'est plus. Lorsque le Haut-Roi mourant lui confie la charge de recréer la Garde d'Onyx, ancien bataillon d'élite agissant au nom du Haut-Royaume, peut-on y voir réellement une rédemption ? Car au-delà de défendre les intérêts du Haut-Roi, il défendra d'abord ceux du Haut-Royaume, menacé par la régence d'une reine avide de pouvoir, et par les menaces de guerre avec le royaume voisin, gouverné par l'Hydre de la Destruction et de la Mort. Mais Lorn ne défendra-t-il pas, avant tout, ses propres intérêts, en menant sa propre vengeance... ? 

Haut-Royaume se situe donc quelque part entre Le Seigneur des Anneaux, et Le Trône de Fer. Tous les éléments propres à l'héroïc-fantasy sont là, des batailles sanglantes aux intrigues politiques, le tout mené dans un monde médiéval réinventé, gouverné par des Dragons et peuplé de créatures fantastiques. Vraiment, impossible de s'ennuyer une seconde lors de la lecture de ce premier tome. Mais comme je le disais, le principal intérêt du livre réside dans le personnage central, dont on ne sait jamais réellement s'il est à plaindre ou à blâmer (même si on finit peut-être par le savoir dans les dernières pages), s'il se révélera finalement blanc ou noir. Au-delà de l'aspect purement épique du roman, les personnages sont magnifiquement brossés, d'une dimension humaine et psychologique splendide, qui ne peut pas laisser indifférents. La saga Haut-Royaume, est donc définitivement une série à suivre, parce qu'elle est merveilleusement écrite, avec une sorte de lyrisme hors du temps, et parce qu'elle est aussi pudique, malgré son contexte, ce qui est en soi, et de nos jours, une véritable prouesse. 

Et je ne manquerai pas de placer un extrait, issu du premier chapitre du livre, histoire de mettre l'eau à la bouche aux plus sceptiques :

" Une lune cendre s'était levée sur la capitale des duchés de Sarme et de Vallence. Elle se reflétait à la surface d'une lagune dont les eaux noires et basses étaient traversées de salamandres luminescentes. C'était l'été. La Grande Nébuleuse emplissait le ciel. La nuit était chaude, étouffante, envahie par l'odeur de vase qui montait des canaux et empuantissait jusqu'aux plus sombres et discrètes venelles des vieux quartiers d'Alencia. Une lanterne brûlait au fond d'une de ces ruelles. Entourée d'un ballet d'insectes, elle éclairait une porte à laquelle Lorn Askariàn frappa d'un poing ganté de cuir. Ignorant qu'il paierait bientôt le prix de sa loyauté, il venait secourir un homme dont la vie lui semblait valoir plus que la sienne. 
Dans la porte, le panneau d'un guichet coulissa.
Parce que sa capuche cachait le haut de son visage, Lorn releva la tête et laissa voir ses yeux. Il attendit, la main posée sur le pommeau de l'épée, silhouette sombre et immobile dans la lueur incertaine."

23 octobre 2013

Jamaica Inn (L'auberge de la Jamaïque) : une nouvelle adaptation pour 2014

Voilà quelques temps que de nombreuses rumeurs circulaient au sujet d'une nouvelle adaptation du roman de Daphné du Maurier, produite par l'incontournable BBC.

Personnellement, je ne peux évidemment qu'être enthousiaste !
L'Auberge de la Jamaïque est probablement l'oeuvre de l'écrivain que j'apprécie le plus après Rebecca. Mêlant épique, aventure, et romantisme noir, ce roman réunit une pléiade de personnages qui marquent durablement l'esprit. Cette tragique histoire de bandits et de naufrages meurtriers dans la Cornouailles du XIXe siècle reste gravée au fer rouge dans la mémoire pour longtemps, tout comme les noms de Mary Yellan, Jem et Joss Merlyn, ou encore Francis Devey, et ce même des années après la lecture.

On compte deux adaptations à ce jour.

En 1938, Hitchcock réalise, avec Charles Laughton et Maureen O'Hara en tête d'affiche, une version qui n'aura guère rendu justice au roman. La trame remaniée, et l'aseptisation des personnages principaux, ont enlevé à l'histoire tout son "charme" originel, aussi vénéneux soit-il.

Jamaica Inn, de 1938, avec Charles Laughton (à gauche)


En 1983, Lawrence Gordon Clark réalise pour la télévision anglaise une merveilleuse mini-série, avec un casting qui frôle la perfection : on y retrouve Jane Seymour en Mary Yellan, Patrick McGohan dans le rôle d'un Joss Merlyn passablement effrayant, et John McEnery qui campe avec une innocence doucereuse le pasteur albinos Francis Devey. Pour plus d'infos, voir l'article sur ce blog, par ici.

Jane Seymour - Jamaica Inn 1983
Nous en venons à la dernière adaptation, actuellement en tournage à Kirkby Lonsdale, dans le South Lakeland anglais (mais pas du tout en Cornouailles...). 


Jessica Brown-Findlay (Mary Yellan ???)
Ben Daniels (Francis Devey, probablement...)

Même si imdb se révèle assez chiche en informations sur le sujet, on apprend par photos de tournage interposées, que Jessica Brown-Findlay (alias la Lady Sybil Crawley de Downton Abbey) fait partie du casting, et un très souriant Ben Daniels, qui vu son costume devrait probablement incarné le révérend Francis Devey, qui est quant à lui nettement moins jovial... L'acteur est bien connu pour son rôle dans Law & Order version anglaise, ou beaucoup plus récemment, dans The Paradise, saison 2, actuellement en diffusion sur BBC One. 

Pour d'autres photos de tournage, c'est par ici : http://www.wildcardwalks.co.uk/photo-galleries-film-jamaica-inn.html

La diffusion est annoncée pour 2014.

More to come...

11 octobre 2013

Coup de coeur en musique : "Secret", The Pierces



Voici une des chansons qui tourne en boucle en ce moment : "Secret", par The Pierces, sortie en 2010 sur l'album du groupe "Thirteen tales of love and revenge".

Comme une ritournelle sans fin, le couplet reste dans la tête pour un bon moment... Un très gros coup de coeur pour la chanson, tout comme pour le clip, bizarroïde au possible...


Got a secret Can you keep it? 
Swear this one you'll save 
Better lock it in your pocket 
Taking this one to the grave 
If I show you then I know you won't tell what I said 
'Cause two can keep a secret if one of them is dead 

Why do you smile like you've been told a secret? 
Now you're telling lies 'cause you have sworn to keep it 
But no one keeps a secret 
No one keeps a secret 
 Why when do our darkest deeds do we tell? 
They burn in our brains, become a living hell 
Because everybody tells 
Everybody tells 

Got a secret Can you keep it? 
Swear this one you'll save 
Better lock it in your pocket 
Taking this one to the grave
If I show you then I know you won't tell what I said 
'Cause two can keep a secret if one of them is dead

Look into my eyes, now you're getting sleepy
Are you hypnotized by secrets that you're keeping? 
I know what you're keeping 
I know what you're keeping 

Got a secret Can you keep it? 
Swear this one you'll save 
Better lock it in your pocket 
Taking this one to the grave 
If I show you then I know you won't tell what I said 
'Cause two can keep a secret if one of them is dead 

Allison? 
Yes, Catherine?
I have something I want to tell you but you have to promise never to tell anyone. 
I promise. 
Do you swear on your life? 
I swear on my life. 

You swore you'd never tell 
You swore you'd never tell 
You swore you'd never tell 
You swore you'd never tell 

Got a secret Can you keep it? 
Swear this one you'll save 
Better lock it in your pocket 
Taking this one to the grave 
If I show you then I know you won't tell what I said 
'Cause two can keep a secret if one of them is dead (X3) 

Yes, two can keep a secret if one of them is dead 
Yes, two can keep a secret if one of us is dead