10 décembre 2011

Sherlock (BBC) : serie 2

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On l'attendait de pied ferme cette nouvelle saison du brillantissime Sherlock, selon Moffat et Gatiss...  !

Le format de la première saison sera conservé, à savoir 3 épisodes de 90 minutes chacun, qui mettront toujours en scène Benedict Cumberbatch et Martin Freeman dans les rôles principaux.

Les titres des épisodes de cette seconde saison paraissent plutôt alléchants :

A Scandal in Belgravia (diffusion : 1er janvier 2012 à 20h10 sur BBC One)

The hounds of the Baskervilles (diffusion : 8 janvier 2012)

The Reichenbach falls (diffusion : 15 janvier 2012)

Ma principale préoccupation pour l'instant, est de savoir comment les deux brillants créateurs de cette série auront traité le personnage d'Irene Adler (interprétée par la troublante et vénéneuse Laura Pulver), mais surtout et essentiellement sa relation avec Holmes...
Une avant-première de A scandal in Belgravia a eu lieu à Londres le 8 décembre. Un résumé de l'évènement se trouve sur ce lien, dans lequel il n'y a aucun spoiler important.



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Sherlock (Benedict Cumberbatch) et Irene Adler (Laura Pulver)

Une autre nouvelle pour le moins excellente est la date de sortie de la saison 2 en dvd pour le 23 janvier 2012, déjà disponible en pré-commande sur amazon.co.uk !

Un petit aperçu de cette nouvelle saison (quelques secondes seulement), contenant principalement des extraits de l'épisode 2.

09 décembre 2011

L'enfer où tu seras, c'est mon paradis...

Eh voilà ! Depuis quelques temps, l'envie de lire une nouvelle fois Notre-Dame de Paris se fait sentir. Un peu comme pour Les Misérables, j'entame donc une relecture progressive, lente, en tâchant de savourer au mieux les mots merveilleux de l'auteur, ainsi que son indéniable génie à décrire les passions humaines.
Dans ce cadre, comment ne pas évoquer, et donc retranscrire ici un extrait du chapitre Lasciate ogni speranza (inscription qui figure sur la Porte de l'Enfer, selon Dante), qui fait partie des extraits que j'affectionne le plus... A vrai dire, je l'ai lu tant de fois que je le connais littéralement par coeur...
Il contient, à mon sens, sans doute l'une des plus belles déclarations d'amour de la littérature. (Mais si, mais si...)
Cet extrait d'autre part, démontre (comme la plupart des chapitres consacrés au personnage de Claude Frollo, c'est dire), que l'image de ce personnage a été honteusement galvaudé dans les adaptations qui en ont été faite jusqu'à présent. Tiens, cela me fait penser qu'il faudrait écrire un article sur les différents visages de Frollo... Cela pourrait être d'une intérêt certain...
En attendant le temps et l'inspiration, je vous laisse savourer l'extrait en question...


(...)
" – Oh ! dit le prêtre, jeune fille, aie pitié de moi ! Tu te crois malheureuse, hélas ! hélas ! tu ne sais pas ce que c'est que le malheur. Oh ! aimer une femme ! être prêtre ! être haï ! l'aimer de toutes les fureurs de son âme, sentir qu'on donnerait pour le moindre de ses sourires son sang, ses entrailles, sa renommée, son salut, l'immortalité et l'éternité, cette vie et l'autre ; regretter de ne pas être roi, génie, empereur, archange, dieu, pour lui mettre un plus grand esclave sous les pieds ; l'étreindre nuit et jour de ses rêves et de ses pensées ; et la voir amoureuse d'une livrée de soldat ! et n'avoir à lui offrir qu'une sale soutane de prêtre dont elle aura peur et dégoût ! Être présent, avec sa jalousie et sa rage, tandis qu'elle prodigue à un misérable fanfaron imbécile des trésors d'amour et de beauté ! Voir ce corps dont la forme vous brûle, ce sein qui a tant de douceur, cette chair palpiter et rougir sous les baisers d'un autre ! Ô ciel ! aimer son pied, son bras, son épaule, songer à ses veines bleues, à sa peau brune, jusqu'à s'en tordre des nuits entières sur le pavé de sa cellule, et voir toutes les caresses qu'on a rêvées pour elle aboutir à la torture ! N'avoir réussi qu'à la coucher sur le lit de cuir ! Oh ! ce sont là les véritables tenailles rougies au feu de l'enfer ! Oh ! bienheureux celui qu'on scie entre deux planches, et qu'on écartèle à quatre chevaux ! - Sais-tu ce que c'est que ce supplice que vous font subir, durant les longues nuits, vos artères qui bouillonnent, votre coeur qui crève, votre tête qui rompt, vos dents qui mordent vos mains ; tourmenteurs acharnés qui vous retournent sans relâche, comme sur un gril ardent, sur une pensée d'amour, de jalousie et de désespoir ! Jeune fille, grâce ! trêve un moment ! un peu de cendre sur cette braise ! Essuie, je t'en conjure, la sueur qui ruisselle à grosses gouttes de mon front ! Enfant ! torture-moi d'une main, mais caresse-moi de l'autre ! Aie pitié, jeune fille ! aie pitié de moi !

Le prêtre se roulait dans l'eau de la dalle et se martelait le crâne aux angles des marches de pierre. La jeune fille l'écoutait, le regardait. Quand il se tut, épuisé et haletant, elle répéta à demi-voix : – Ô mon Phoebus !

Le prêtre se traîna vers elle à deux genoux.

– Je t'en supplie, cria-t-il, si tu as des entrailles, ne me repousse pas ! Oh ! je t'aime ! je suis un misérable ! Quand tu dis ce nom, malheureuse, c'est comme si tu broyais entre tes dents toutes les fibres de mon coeur ! Grâce ! si tu viens de l'enfer, j'y vais avec toi. J'ai tout fait pour cela. L'enfer où tu seras, c'est mon paradis, ta vue est plus charmante que celle de Dieu ! Oh ! dis ! tu ne veux donc pas de moi ? Le jour où une femme repousserait un pareil amour, j'aurais cru que les montagnes remueraient. Oh ! si tu voulais !... Oh ! que nous pourrions être heureux ! Nous fuirions, - je te ferais fuir, - nous irions quelque part, nous chercherions l'endroit sur la terre où il y a le plus de soleil, le plus d'arbres, le plus de ciel bleu. Nous nous aimerions, nous verserions nos deux âmes l'une dans l'autre, et nous aurions une soif inextinguible de nous-mêmes que nous étancherions en commun et sans cesse à cette coupe d'intarissable amour !
Elle l'interrompit avec un rire terrible et éclatant. – Regardez donc, mon père ! vous avez du sang après les ongles !

Le prêtre demeura quelques instants comme pétrifié, l'oeil fixé sur sa main.
– Eh bien, oui ! reprit-il enfin avec une douceur étrange, outrage-moi, raille-moi, accable-moi ! mais viens, viens. Hâtons-nous. C'est pour demain, te dis-je. Le gibet de la Grève, tu sais ? il est toujours prêt. C'est horrible ! te voir marcher dans ce tombereau ! Oh ! grâce ! - Je n'avais jamais senti comme à présent à quel point je t'aimais. Oh ! suis-moi. Tu prendras le temps de m'aimer après que je t'aurai sauvée. Tu me haïras aussi longtemps que tu voudras. Mais viens. Demain ! demain ! le gibet ! ton supplice ! Oh ! sauve-toi ! épargne-moi ! "

Notre-Dame de Paris
Livre huitième, chapitre IV "Lasciate ogni speranza"
V.Hugo




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Vittorio Matteucci (Frollo) et Lola Ponce (Esmeralda) dans la comédie musicale de Cocciante, tournée aux Arènes de Verone en 2002.
"Mi distruggerai" (Tu vas me détruire)