08 juillet 2014

Et si on allait à l'opéra ? (1/...)

Quelques semaines après avoir entamé ma pile de DVD d'opéras à voir, et quelques dizaines d'heures d'écoute et de visionnage plus tard, c'est le moment de faire le point... 

Lohengrin, de Richard Wagner (Bayerische Staatsoper - Münich) - 2009 - avec Jonas Kaufmann et Anja Harteros

Après un premier essai plus ou moins fructueux d'un opéra de Wagner (Parsifal), avec le même Jonas Kaufmann, je me suis lancée dans le visionnage d'un opéra du grand maître allemand légèrement plus accessible. Du moins c'est ce que je croyais, avant d'être détrompée dès les premières secondes... Impossible de nier le fait que la musique de Lohengrin est tout à fait grandiose, belle, et majestueuse, et que l'histoire en elle-même, romantique à souhait, ravira tous les coeurs tendres... Seulement voilà, il y a la mise en scène : à moins que le sens profond m'ait complètement échappé, on peut tout à fait dire qu'il s'agit là d'un grand n'importe quoi. Les chanteurs sont excellents, évidemment, mais on a davantage l'impression de les voir en répétitions, plutôt qu'en représentation des grands soirs... Lorsque l'on voit Lohengrin (Kaufmann), décrit dans le livret comme un chevalier en armure étincelante, surgir sur scène en jeans, t-shirt et baskets, on tolère encore... Mais quand enfin ledit chevalier et sa promise, Elsa (Harteros), se mettent à faire de la maçonnerie tout en chantant des airs déchirants, on se met franchement à rire... ^_^ Je suis plutôt bon public en général, mais là, ça ne passe pas. Cette mise en scène abominable gâche tout, et c'est peu dire. 

Il Trovatore, de Giuseppe Verdi (ROH Covent Garden) - avec José Cura, Dimitri Hvorotovsky et Yvonne Naef.

Je ne connaissais pas du tout Il trovatore (Le trouvère), avant de visionner cet opéra d'excellente facture, avec des interprètes masculins tout à fait superbes, dont José Cura, en gitan impulsif et charismatique, et l'incontournable baryton russe Dimitri Hvorostovsky, dans un rôle charismatique tout à fait taillé sur-mesure.
La mise en scène, les costumes, les voix extraordinaires, tout y est pour en faire un spectacle puissant et expressif !
Ce n'est sans doute pas mon opéré préféré de Verdi, mais c'est une splendide découverte.  A voir !





Werther, de Jules Massenet (Théâtre du Châtelet) - récital avec Thomas Hampson, Susan Graham et Stéphane Degout - dir. : Michel Plasson.

Comme je l'avais déjà évoqué dans le dernier billet sur Werther , il existait en dvd cette version de l'opéra de Massenet, sous forme de récital, dirigée par Michel Plasson. Sa particularité réside dans le fait qu'il s'agit de l'adaptation pour baryton du rôle de Werther, que Massenet, peu satisfait du résultat d'une partition pour ténor, avait entièrement réécrit. Evidemment, le choix d'un concert plutôt que d'une véritable scène d'opéra, impose une certaine froideur à l'ensemble, une inévitable distance par rapport aux émotions véhiculées par le livret. On sent d'ailleurs très nettement les interprètes mal à l'aise avec la rigidité d'une transposition en récital, notamment dans les instants les plus dramatiques des deux derniers actes. L'agonie de Werther est une splendeur à entendre et à voir, malgré le contexte, et que les interprètes, même s'ils la jouent debout face au public et derrière leurs pupitres, n'en sont pas moins extrêmement convaincants et émouvants. Ensuite, il est très curieux d'entendre Werther en version baryton : "Pourquoi me réveiller", la merveilleuse envolée lyrique de l'acte 3,  ne tient malheureusement pas toutes ses promesses. La montée en puissance de la partition ténor n'est plus là, et l'aria incontournable de cet opéra passe donc complètement à la trappe. Impossible de jeter la pierre à Thomas Hampson, merveilleux baryton, qui donne à voir un très honorable Werther dans cette version tout à fait unique en son genre. Quant à Susan Graham, elle incarne un personnage doux et aimant, tout en se rapprochant beaucoup de la Charlotte rédemptrice incarnée par Sophie Koch dans la version de l'Opéra Bastille.

Et pour s'en faire une petite idée :


A suivre... 



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