16 janvier 2015

Moriarty, d'Anthony Horowitz


 
Sherlock Holmes et Moriarty, après leur fameuse confrontation aux chutes du Reichenbach, sont tous deux considérés comme morts. L'un est porté disparu, tandis que de l'autre, on a retrouvé le corps sans vie en contre-bas du torrent. Scotland Yard, en la personne de l'inspecteur Athelney Jones, est dépêché sur place, afin de constater la mort de celui qui fut nommé "le Napoléon du crime". Le policier fait la rencontre sur place d'un détective de l'agence Pinkerton, qui a lui aussi suivi jusqu'en Suisse la trace du malfaiteur, étroitement lié à l'un des chefs de réseaux criminels le plus puissant des Etats-Unis, Clarence Devereux. Unissant leurs forces, les deux hommes vont avoir un nouvel ennemi à combattre, plus puissant et plus inssaisissable que Moriarty.

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La Maison de Soie, avait été la première tentative de l'auteur dans le domaine holmesien. Ce précédent roman avait été plaisant, mais ne m'avait pas réellement convaincue. Peut-être qu'à force de lire des pastiches sur le sujet, j'en viens progressivement à m'en lasser, tant ils me paraissent tous se ressembler d'une manière ou d'une autre. Utiliser Sherlock Holmes avec le respect de l'original n'est pas chose facile, on l'imagine, et bien peu d'auteurs y sont parvenus sans s'y casser les dents. Disons que je n'avais pas détesté le premier roman, mais que je ne l'avais pas non plus retenu comme une oeuvre essentielle de la littérature qui se rattache à l'univers holmesien, comme l'avait été immanquablement "Duel en Enfer", de Bob Garcia, ou encore "La Solution à 7%" de Nicholas Meyer, par exemple. Cela dit, plus on lit des pastiches d'auteurs divers, qui parfois ont même le culot de ne pas se renseigner à fond sur le sujet, plus on a envie de revenir vers les originaux... Décidément, rien ne dépassera jamais les oeuvres d'Arthur Conan Doyle...

J'ai cependant à nouveau tenté une incursion dans le domaine du pastiche avec le dernier roman d'Anthony Horowitz, "Moriarty". J'ai entamé un peu le livre à reculons, et je dois dire que jusqu'à la moitié, la première chose qui m'est venu à l'esprit est que l'histoire était un peu cousue de fil blanc. Je trouvais le narrateur, le détective Chase de l'agence Pinkerton, tout aussi lourdaud et caricatural que le Watson de Nigel Bruce dans les films des années quarante. Athelney Jones, inspecteur de Scotland Yard, est quant à lui, un Sherlock Holmes de substitution, et il s'en réjouit. Fan au dernier degré du détective, il s'en donne à coeur joie dans la résolution d'une enquête difficile, dans laquelle il excelle tout à fait. Mais à vrai dire, tout est trop facile, trop prévisible, trop attendu. Et là, forcément, on se dit que l'auteur s'est mis le doigt dans l'oeil en écrivant une histoire aussi falote...  Le lecteur peut sentir depuis le début "un hic", quelque chose qui ne tourne pas rond, et on a tendance à mettre cela sur le compte d'un auteur en manque d'inventivité. Et je dois dire que je me suis bien faite avoir... ! La fin m'a complètement laissée pantoise. Le retournement de situation final est absolument brillant ! C'est bien la première fois depuis longtemps qu'un pastiche sur le sujet ne m'a pas autant étonnée, depuis L'ultime défi de Sherlock Holmes, de Michael Dibdin. Un seul conseil : précipitez-vous et lisez-le, vous passerez un moment inoubliable !

4 commentaires:

  1. Étonnement j'avais adoré la maison de soie parce que contrairement à beaucoup d'autres (et je te rejoins la dessus) il y avait une vraie recherche et pas juste une caricature de Sherlock holmes. Je me suis donc précipitée sur Moriarty. J'ai beaucoup aimé même si j'ai deviné la fin dès les premières pages (sans doute parce que je lis beaucoup de polar) mais ça ne m'a pas gênée. En tout cas Horowitz est un très bon continuateur de Doyle pour moi :-)

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  2. Hello Perséphone,

    Je lis aussi beaucoup de polars, mais disons que j'ai eu tendance à mettre l'aspect très gnan-gnan du détective de chez Pinkerton sur le compte d'un pastiche bâclé, d'autant que je trouvais la Maison de Soie pas vraiment à la hauteur de la réputation qu'on avait bien voulu lui conférer... Horowitz est certainement un bon auteur, et il réussit très bien dans le domaine holmesien.

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  3. Humm...ça fait un moment que j'hésite à lire Sherlock Holmes version Horowitz ! Ça me donne bien envie tout ça !

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  4. Hello !

    Ce "Moriarty" est bien meilleur, je pense, que la Maison de Soie. Je te le conseille !

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