17 juillet 2014

Holmes, vous avez dit Holmes ?

Après plusieurs années consécutives riches en adaptations holmesiennes de tout genre (Sherlock et Elementary pour la télévision, puis les films de Guy Ritchie pour le cinéma), il semble que la franchise Holmes ne soit pas encore tout à fait épuisée...

Tout d'abord, on trouve cette série russe, dont j'ai appris l'existence par hasard sur youtube, diffusée fin 2013-début 2014, avec Igor Petrenko (Sherlock Holmes) et Andrej Panin (John Watson) :

"Sherlock Holmes" - version russe (2013)
source : www.sshf.com
Après visionnage d'extraits de quelques épisodes, ainsi que du trailer (disponible sur youtube en russe, sous-titrés en anglais, voir liens ci-dessous), il apparaît que la série louche nettement au niveau de l'ambiance, et du style bohème de Holmes, sur les films de Ritchie et le Holmes de Robert Downey Jr. On est loin, très loin même, du personnage du canon, tiré à quatre épingles.

Reste que la série paraît assez agréable, énergique, explosive même, non dénuée d'humour, mais qu'il faut s'armer d'une bonne dose de courage pour visionner chaque épisode d'1h20 environ en langue russe... 

L'acteur interprétant Watson étant décédé il y a quelques mois, on ignore si la série sera reconduite pour une seconde saison.

Le trailer pour s'en faire une petite idée : 

















Lien vers le 1er épisode

Ensuite, on annonce pour 2015, la sortie d'un film de Bill Condon, "Mr Holmes", avec Sir Ian McKellen à l'affiche, pour interpréter le détective à un âge avancé.
Adapté d'un roman de Mitch Cullin, en voici le résumé que l'on peut trouver depuis peu sur imdb :

"The story is actually set in 1947, following a long-retired Holmes living in a Sussex village with his housekeeper and rising detective son. But then he finds himself haunted by an unsolved 50-year old case. Holmes memory isn't what it used to be, so he only remembers fragments of the case: a confrontation with an angry husband, a secret bond with his beautiful but unstable wife."


On peut évidemment se poser un nombre extraordinaire de questions sur le scénario, d'autant plus que le roman dont il est tiré est très peu connu.

Très peu de photos sont disponibles pour l'instant. On attend en tout cas avec impatience une date officielle de sortie...

08 juillet 2014

Et si on allait à l'opéra ? (1/...)

Quelques semaines après avoir entamé ma pile de DVD d'opéras à voir, et quelques dizaines d'heures d'écoute et de visionnage plus tard, c'est le moment de faire le point... 

Lohengrin, de Richard Wagner (Bayerische Staatsoper - Münich) - 2009 - avec Jonas Kaufmann et Anja Harteros

Après un premier essai plus ou moins fructueux d'un opéra de Wagner (Parsifal), avec le même Jonas Kaufmann, je me suis lancée dans le visionnage d'un opéra du grand maître allemand légèrement plus accessible. Du moins c'est ce que je croyais, avant d'être détrompée dès les premières secondes... Impossible de nier le fait que la musique de Lohengrin est tout à fait grandiose, belle, et majestueuse, et que l'histoire en elle-même, romantique à souhait, ravira tous les coeurs tendres... Seulement voilà, il y a la mise en scène : à moins que le sens profond m'ait complètement échappé, on peut tout à fait dire qu'il s'agit là d'un grand n'importe quoi. Les chanteurs sont excellents, évidemment, mais on a davantage l'impression de les voir en répétitions, plutôt qu'en représentation des grands soirs... Lorsque l'on voit Lohengrin (Kaufmann), décrit dans le livret comme un chevalier en armure étincelante, surgir sur scène en jeans, t-shirt et baskets, on tolère encore... Mais quand enfin ledit chevalier et sa promise, Elsa (Harteros), se mettent à faire de la maçonnerie tout en chantant des airs déchirants, on se met franchement à rire... ^_^ Je suis plutôt bon public en général, mais là, ça ne passe pas. Cette mise en scène abominable gâche tout, et c'est peu dire. 

Il Trovatore, de Giuseppe Verdi (ROH Covent Garden) - avec José Cura, Dimitri Hvorotovsky et Yvonne Naef.

Je ne connaissais pas du tout Il trovatore (Le trouvère), avant de visionner cet opéra d'excellente facture, avec des interprètes masculins tout à fait superbes, dont José Cura, en gitan impulsif et charismatique, et l'incontournable baryton russe Dimitri Hvorostovsky, dans un rôle charismatique tout à fait taillé sur-mesure.
La mise en scène, les costumes, les voix extraordinaires, tout y est pour en faire un spectacle puissant et expressif !
Ce n'est sans doute pas mon opéré préféré de Verdi, mais c'est une splendide découverte.  A voir !





Werther, de Jules Massenet (Théâtre du Châtelet) - récital avec Thomas Hampson, Susan Graham et Stéphane Degout - dir. : Michel Plasson.

Comme je l'avais déjà évoqué dans le dernier billet sur Werther , il existait en dvd cette version de l'opéra de Massenet, sous forme de récital, dirigée par Michel Plasson. Sa particularité réside dans le fait qu'il s'agit de l'adaptation pour baryton du rôle de Werther, que Massenet, peu satisfait du résultat d'une partition pour ténor, avait entièrement réécrit. Evidemment, le choix d'un concert plutôt que d'une véritable scène d'opéra, impose une certaine froideur à l'ensemble, une inévitable distance par rapport aux émotions véhiculées par le livret. On sent d'ailleurs très nettement les interprètes mal à l'aise avec la rigidité d'une transposition en récital, notamment dans les instants les plus dramatiques des deux derniers actes. L'agonie de Werther est une splendeur à entendre et à voir, malgré le contexte, et que les interprètes, même s'ils la jouent debout face au public et derrière leurs pupitres, n'en sont pas moins extrêmement convaincants et émouvants. Ensuite, il est très curieux d'entendre Werther en version baryton : "Pourquoi me réveiller", la merveilleuse envolée lyrique de l'acte 3,  ne tient malheureusement pas toutes ses promesses. La montée en puissance de la partition ténor n'est plus là, et l'aria incontournable de cet opéra passe donc complètement à la trappe. Impossible de jeter la pierre à Thomas Hampson, merveilleux baryton, qui donne à voir un très honorable Werther dans cette version tout à fait unique en son genre. Quant à Susan Graham, elle incarne un personnage doux et aimant, tout en se rapprochant beaucoup de la Charlotte rédemptrice incarnée par Sophie Koch dans la version de l'Opéra Bastille.

Et pour s'en faire une petite idée :


A suivre... 



04 juillet 2014

Le comte de Monte-Cristo, téléfilm de Denys de la Patelière (1979)

Le comte de Monte-Cristo (1979), réalisé par Denys de la Patelière, avec Jacques Weber, Carla Romanelli, Jean-François Poron, Roger Dumas, Manuel Tejada, Henri Virlojeux.

Edmond Dantès, jeune marin promis à un bel avenir, est accusé à tort de complot contre la monarchie et est arrêté le jour de ses noces. On l'envoit précipitamment au Château d'If, sans autre forme de procès. Dantès comprend alors qu'il a été victime d'une machination. En prison, il rencontre l'abbé Faria, qui lui confie le secret d'un trésor fabuleux qui se trouve dissimulé sur l'île de Monte-Cristo. Plusieurs années se passent avant que Dantès n'ait l'occasion de s'évader et de rejoindre l'île où il découvre les richesses promises par l'abbé. De retour à Paris, Dantès, sous l'identité du Comte de Monte-Cristo, prépare sa vengeance...

***


J'ai appris l'existence de cette version il y a plusieurs années, en visitant justement le château d'If, où elle était vantée comme la meilleure adaptation réalisée à partir du très volumineux roman de Dumas. En près de 6h, elle retrace en effet  fidèlement la trame, mais aussi l'ambiance très noire, et finalement très peu romantique de l'oeuvre. Chose paradoxale, car Monte-Cristo/Dantès bénéficie bien souvent de l'image du justicier-dandy, étrangement véhiculée par l'imaginaire collectif, et forgée sans doute aussi par les adaptations précédentes, ou suivantes (voir celle réalisée par Josée Dayan avec Gérard Depardieu), qui ont un peu, voire beaucoup, aseptisé le propos. Pour ceux qui ont lu le roman, ou qui auront vu cette adaptation avec Jacques Weber, on peut dire que tout y est : la dureté de l'âme de Dantès, et son inflexibilité extrême. Que l'on s'y entende bien : Monte-Cristo n'est pas un héros, il n'a d'autre but que d'assouvir sa vengeance, et il le fait d'ailleurs avec une sorte de joie mauvaise. Il n'oeuvre ni pour le bien, ni pour le mal : il applique avec méthode et froideur sa propre loi, celle du talion. Jacques Weber incarne à merveille cet aspect du personnage, calculateur et manipulateur, servi par une réalisation très froide, quoiqu'un peu distante, et une magnifique galerie de personnages secondaires, dans lesquels on retrouve d'éminents acteurs comme Roger Dumas ou Henri Virlojeux, ainsi que quelques acteurs étrangers. Certes, l'image a vieilli, la qualité de la bande sonore n'est sans doute pas toujours au rendez-vous, mais c'est effectivement l'une des meilleures adaptations existantes, car infiniment respectueuse de l'oeuvre originale. Elle rend magnifiquement hommage à la réelle noirceur du personnage emblématique créé par Dumas et Auguste Maquet en 1844.

A voir !

01 juillet 2014

Elementary - saison 1 (CBS)


Elementary - saison 1 (CBS)

Une vingtaine d'épisodes de 45 minutes composent cette première saison d'Elementary, énième avatar de Sherlock Holmes, en version remasterisée à la sauce XXIème siècle, avec la particularité que notre cher détective se trouve cette fois flanqué d'un Watson en version féminine, pour résoudre des enquêtes sordides dans les sombres venelles new-yorkaises. 

Il me faut être honnête, je n'ai pas franchement détesté cette version sans doute parce que je m'attendais à bien pire... Johnny Lee Miller incarne un détective surdoué, ex-drogué, surveillé de près par sa marraine d'abstinence, le Dr Joan Watson, campée par Lucy Liu. Cette cohabitation forcée ne devait durer que quelques semaines, le temps pour Sherlock de reprendre sa vie en mains ; or, Joan se prend au jeu de l'étrange métier de consultant de son "patient", et une singulière complicité aidant, Joan finit par rester en devenant l'associée de Holmes. 

Bien sûr, on aurait le temps de hurler au scandale à chaque faux-pas du scénario, sur le fait que Watson soit une femme, ou sur les moeurs très légères de Holmes, mais à vrai dire, on n'en a pas réellement envie. Car, nous sommes très loin sur le fond, comme sur le forme, de Holmes, du vrai, celui qui évoluait, strict et sévère, dans les brumes du Londres victorien.

Johnny Lee Miller campe un personnage certes original, mais perpétuellement sur le fil, une sorte d'enfant capricieux et turbulent qu'il faut sans cesse surveiller ou recadrer. Lucy Liu est une sorte de catalyseur d'émotions, une grande soeur bienveillante, quoiqu'un peu monocorde. On aurait pu s'attendre à toutes sortes d'ambiguités au sein de cette cohabitation, or il n'en est rien, et c'est tant mieux. Cette série se concentre principalement sur les intrigues, qui tiennent plus des Experts que de Sherlock Holmes, un peu aussi sur l'addiction de Holmes à l'héroïne, sur ses amours malheureuses avec Irène Adler (si, si), et j'en passe. Hélas, trois fois hélas, je pense qu'Elementary, même s'il s'agit d'une série plaisante à regarder, sans trop de prises de tête, ne remplit guère sa mission. C'est une série policière, point. Quant à dire qu'il s'agit d'une série holmesienne, j'aurais plus de réserves à ce sujet... Comme on peut le craindre de manière très légitime, il était très difficile de passer après "Sherlock", version BBC : quelle originalité nouvelle pouvait être tirée d'une deuxième transposition moderne, et à si peu de temps d'intervalle... ? La série Elementary a donc quelque peu glissé dans la facilité, et ne parvient donc pas à rendre son personnage-phare aussi charismatique qu'on le voudrait...